
Selon les chiffres du ministère de l’intérieur entre 2018 et 2019, le nombre de féminicides a augmenté de 21%*. En 2019, la police et la gendarmerie ont recensé 173 homicides conjugaux. 146 sont des féminicides. En d’autres termes, 84 % des victimes sont des femmes. Dans 41% des cas, les femmes tuées avaient déjà été victimes de violences conjugales. 63% d’entre elles avaient déjà signalé ces violences aux forces de l’ordre.
Et tout cela, ce ne sont que les chiffres officiels du ministère de l’intérieur. C’est pour lutter contre ces drames que Coeurs de Guerrières a été créé – par d’anciennes victimes de violences conjugales. Et c’est pour les soutenir financièrement, que j’ai souhaité lancé Sisterhood.
Sisterhood, c’est mon évolution sur les femmes et sur l’époque. C’est une réflexion aussi féministe et politique.
Je n’ai jamais voulu créer une marque de vêtements mais plutôt une griffe engagée, dont le seul objectif serait d’être solidaire ; Qu’elle soit une arme pour le respect des femmes, et leur image, leur corps, leur être trop souvent bafoué.



Quand je dis femmes, c’est toutes les femmes. Celles qui le sont, celles qui l’ont été, celles qui le deviennent, celleux assigné.e.x.s filles à la naissance, celles que la société n’aide pas à reconnaître comme telles, celles qui hésitent dans leur corps, celles handicapées, celles qui se sentent exclues, celles racisées, celles qui s’aiment entre elles, celles qui se trouvent grosses, ou trop minces, celles qui se détestent.
Et c’est pour ces femmes que j’ai choisi de me lancer dans cette aventure. Et c’est pour ces femmes que nous reversons 10 % des ventes à l’association « Coeurs de Guerrières ».

Pourquoi « Coeurs de Guerrières » ?
Parce que je cherchais une association qui ne soit pas aidée par l’état. Une association libre de ses mouvements et de sa pensée. Une association qui me permettait de voir concrètement l’aide que l’on pourrait lui apporter.
L’équipe de « Coeurs de Guerrières » est composée d’anciennes victimes de violences conjugales et, travaille quotidiennement pour aider les femmes qui subissent encore les sévices de leur conjoint ou ex-conjoint. Ayant elles-mêmes vécues ces drames, et s’en étant sorties, elles savent mieux que personne écouter et conseiller. Elles sont disponibles sur leur téléphone 24/24h et 7/7j pour répondre aux appels et à tous les messages.
Leur devise : Ensemble, on va plus loin.
Elles cherchent à être cette main tendue qu’elles-mêmes n’ont pas trouvée, lorsqu’elles étaient au plus bas.
Coeurs de Guerrières travaille en collaboration avec des professionnels, des dispositifs, organismes et associations. Leur but est d’apporter écoute, soutien et orientation aux victimes qui les contactent, ces mêmes victimes qui n’arrivent pas à trouver l’aide nécessaire auprès des institutions ; afin de les aider à sortir de ces violences, et les accompagner dans l’après. Elles se battent aussi pour apporter plus de visibilité, pour sensibiliser les pouvoirs publics et les institutions.


Pourquoi les violences conjugales ?
Parce que ce fléau n’épargne personne. Les violences touchent toutes les classes sociales, toutes les religions, toutes les ethnies, tous les âges. Moi aussi, j’ai vécu le sombre, les cris, l’humiliation, la perte de confiance, une claque puis deux puis trois, puis on oublie.
On se dit que ce n’est pas grave ; mais si c’est grave! C’est même très grave!
Il m’a fallu des années pour m’en remettre, et me reconstruire. Tout cela pour vous dire que le drame des violences peut concerner tout le monde. Une voisine, une sœur, votre maman, votre enfant ou même nous.
Il ne faut pas attendre de se sentir concerné.e.x pour s’investir dans une cause qui vous semble juste.
Où part l’argent que nous reversons à l’association ?
Chaque mois c’est différent. Ces fonds, que nous reversons grâce à vous, ce sont des aides matérielles qui se concrétisent pour ces femmes. Ces fonds, que nous reversons grâce à vous, ce sont des logements, des transports, de la nourriture, de l’hygiène, de l’éducation, des frais juridiques, et tellement d’autres choses encore.
Par exemple, récemment, nous avons participé à des frais d’avocats à hauteur de 2000 euros. Nous avons permis à des mamans en fuite, avec leurs enfants, de pouvoir faire des courses afin de se nourrir. Environ 1500 euros de courses.
Le 115 étant saturé, l’association doit trouver une solution au plus rapide pour mettre les femmes à l’abri et au chaud avec leurs enfants. Quand c’est du court terme, nous permettons à l’association de prendre des nuits d’hôtels ; quand c’est plus long, nous louons des apparts hôtels (600 euros de nuitées d’hôtels). Cet argent sert aussi à les vêtir, car lorsque l’on fuit un conjoint violent, on se concentre simplement sur les papiers essentiels et quelques vêtements pour les enfants. Il nous permet aussi d’aller récuperer ces mères, ces femmes partout en France et de les accompagner dans des lieux sécurisés.
En bref, ces fonds, que nous reversons grâce à vous et à Sisterhood, permettent de maintenir ces femmes en vie, et de les épauler autant que faire se peut.
* « L’Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple », publiée le 17 août 2020 par le ministère de l’Intérieur.
Elsa.